Exemplaren van De Imitatio Christi uit de rijke KBR collectie

Méditations médiévales – Imitatio Christi 1424 – 2024

Que pouvons-nous encore apprendre aujourd’hui d’un livre datant du XVe siècle ? Beaucoup de choses, étonnamment. L’Imitation du Christ (en latin : Imitatio Christi) constitue depuis des siècles une source d’inspiration et de guidance spirituelle. C’est l’ouvrage le plus lu et le plus diffusé au monde après la Bible. Empreints de mysticisme et de sagesse, ces textes invitent le lecteur à réfléchir sur la paix intérieure et à répondre à l’éternelle question : comment vivre ? Une sorte de guide de méditation tout droit venu du Moyen Âge.

Celui-là fait beaucoup qui aime beaucoup.  – Multum facit qui multum diligit.

Qui était Thomas a Kempis?

L’auteur de L’Imitation du Christ est Thomas a Kempis, également connu sous le nom de Thomas Hemerken ou Hämerken van Kempen. Il voit le jour en 1380 dans la ville allemande de Kempen, entre Düsseldorf et Krefeld. Très jeune, il entre au couvent du Mont Saint-Agnès près de Zwolle où il mène une vie de réclusion jusqu’à sa mort en 1471. Il y écrira une œuvre colossale, mais c’est surtout L’Imitation du Christ qui touchera la corde sensible des lecteurs. Aujourd’hui encore, son chef-d’œuvre est lu partout dans le monde, et ses profondes réflexions ainsi que son invitation à l’introspection demeurent bien vivantes.



Je n’ai jamais trouvé nulle part plus de repos que dans les bois et les livres.

De Imitatio Christi : le livre

L’Imitation du Christ n’est pas un simple ouvrage, mais un traité composé de quatre livres, abordant chacun un aspect différent de la vie spirituelle. Thomas l’a écrit pendant le premier quart du XVe siècle et il en conservera le manuscrit jusqu’à sa mort. Les copies qui circulent déclenchent un vaste mouvement. C’est le début d’un succès qui ne s’est jamais démenti à travers les âges.

L’ouvrage a été rédigé en latin de la fin du Moyen Âge, avec des structures et des tournures empruntées au (moyen) néerlandais. Il renferme des citations de la Bible ainsi que des pensées de philosophes classiques tels qu’Aristote et Sénèque, mais aussi de penseurs chrétiens et de mystiques.



Chacun juge des choses du dehors selon ce qu’il est au-dedans de lui-même

Un succès à travers les âges

L’œuvre est devenue au fil des siècles un manuel spirituel qui a connu de nombreuses transcriptions, traductions et publications. Assez vite, des copies manuscrites sont réalisées en latin, français, néerlandais, anglais, allemand… Sa popularité ne fait que croître avec l’essor de l’imprimerie et, à la fin du XVe siècle, on peut trouver d’innombrables traductions et éditions dans de nombreuses villes européennes.

Mais ce succès s’accompagne aussi d’une controverse et d’un long débat sur l’attribution de l’œuvre. Thomas a Kempis en est-il bien l’auteur véritable ? Ou bien s’agissait-il du chanoine parisien Jean Gerson ? Ce débat a été tranché en faveur de Thomas vers 1950, par… un chercheur de KBR qui s’est ainsi fait une place dans l’histoire littéraire.

Six siècles après sa création, L’Imitation du Christ reste d’actualité. Cinq nouvelles éditions néerlandaises et treize éditions françaises sont disponibles à l’été 2024, preuve s’il en est que le message de Thomas a Kempis séduit toujours les lecteurs en quête de sens.



Nul ne parle avec mesure s’il ne se tait volontiers.

La collection de KBR

La collection de KBR est l’une des plus importantes au monde, avec plus de 1 500 exemplaires, dont 24 incunables rares (premières impressions qui comptent parmi les plus anciens textes imprimés). La collection reflète donc toute l’histoire de l’imprimerie.


L’une des pièces maîtresses est le manuscrit autographe datant de 1424 que Thomas aurait conservé jusqu’à sa mort et qui aurait été sauvé des ruines de son couvent, près de Zwolle. Nous conservons également un second manuscrit autographe datant de 1456 qui contient les « Meditationes » de Thomas, suivies de sa signature.

Parmi les incunables comportant le texte latin, il convient de mentionner l’édition réalisée par Johannes de Westfalia à Louvain entre 1484 et 1487, dont la Bibliothèque royale possède même trois exemplaires, ainsi qu’une édition commercialisée à Anvers entre 1486 et 1491 par Mathias van der Goes. La collection comprend également des éditions de Venise, Strasbourg, Augsbourg, Paris, Nuremberg, Florence et Magdebourg. L’Imitation du Christ a donc été rapidement et largement traduite, notamment en allemand, en italien, en espagnol, en polonais, en danois, en arabe et en japonais.



En jugeant les autres, on travaille en vain.

Expo pop-up : Méditations médiévales

L’exposition « Méditations médiévales – L’Imitatio Christi 1424 – 2024 » se tient jusqu’au 21 décembre 2024 et présente l’œuvre à travers les siècles.