En route vers l’inconnu
Il y a 125 ans, le 16 août 1897, le célèbre navire de recherche Belgica quittait le port d’Anvers. Sa destination ? Une région encore inexplorée : l’Antarctique. Le très jeune équipage, avec à sa tête Adrien de Gerlache, sera le premier à passer involontairement l’hiver dans cette zone particulièrement hostile. À cette occasion, et sur base des documents originaux conservés dans ses collections, KBR vous propose, pour la première fois, de revivre au jour le jour cette expédition légendaire grâce à une story map.
Le meilleur steak de pingouin
L’histoire de cette expédition, quelque peu oubliée aujourd’hui, est pourtant incroyable. Le lundi 16 août 1897, la Belgica, un ancien baleinier norvégien transformé en navire de recherche, quitte le port d’Anvers. La foule se presse pour assister au départ. À bord, un équipage international composé de scientifiques et de navigateurs. Parmi eux, deux hommes deviendront mondialement célèbres : Roald Amundsen et Frederick Cook.
Sous le commandement d’Adrien de Gerlache, le bateau bravera de violentes tempêtes et vivra un hiver polaire particulièrement rigoureux. En 1898, prisonnière des glaces, la Belgica passera pour la première fois de l’histoire et de manière totalement involontaire l’hiver en Antarctique.
Les conditions extrêmes et le manque de nourriture fraîche poussent les membres de l’équipage dans leurs derniers retranchements. Un régime forcé à base de viande de pingouin et de phoque leur permet à peine de survivre. Amundsen est apparemment le seul à penser « qu’il n’existe pas de meilleur steak ». En janvier 1899, le navire est toujours prisonnier des glaces et le désespoir s’installe. La Belgica est-elle condamnée à passer un deuxième hiver en Antarctique ?
Une nouvelle carte narrative
Aujourd’hui, KBR propose une story map de cette expédition homérique. Grâce à des documents historiques exceptionnels et aux récits de voyage de plusieurs membres de l’équipage, cette carte narrative offre une nouvelle perspective sur l’expérience vécue par Adrien de Gerlache et son équipage. Toute l’iconographie provient des collections de la Bibliothèque royale. En effet, KBR conserve de nombreux et précieux documents en lien avec la Belgica : les cartes originales utilisées lors des expéditions polaires de de Gerlache (1897-1909) mais également des articles de journaux du XIXe siècle qui donneront aux Belges des nouvelles de ce périple hors norme. Ces différentes sources permettent de mieux comprendre et de recouper les informations concernant ces expéditions mais également de mieux connaître l’homme qui les a initiées : Adrien de Gerlache.
Les cartes marines, utilisées par Adrien de Gerlache à bord de la Belgica, ont été données en 1941 par sa fille à la Bibliothèque royale de Belgique qui les conserve depuis avec soin. Ces cartes contiennent des notes manuscrites et donnent de précieuses indications sur le parcours de navigation précis de la Belgica. Elles nous permettent aujourd’hui de reconstituer le récit de cette expédition.
Une histoire toujours très actuelle
Grâce à cette expédition, la Belgique occupe une place de choix dans l’histoire de la recherche sur l’Antarctique. Les mérites scientifiques de cette aventure seront également nombreux. Les chercheurs découvriront 88 sites géographiques (caps, baies, montagnes, îles, détroits) et enrichiront une partie de la cartographie d’un monde jusqu’alors inconnu.
Aujourd’hui encore, le nom Belgica est toujours associé à la recherche scientifique : le nouveau navire de recherche océanographique de l’Institut royal des Sciences naturelles, baptisé le mois dernier, porte encore ce nom.
D’un point de vue climatologique, les journaux de bord de l’équipage du premier navire Belgica ont récemment servi à déterminer la quantité de glace qui a fondu au pôle Sud en un siècle.
L’histoire de la Belgica est donc loin d’être terminée…
Liens vers la story map
La story map « La première expédition antarctique : dans le sillage du navire Belgica » est accessible via https://arcg.is/0G84Cq.
Elle est disponible en trois langues : français, néerlandais et anglais.