Une œuvre majeure en provenance de Milan
La sculpture « Le roi Balthazar » fait partie d’un retable représentant la scène de « l’Adoration des mages ». Pendant longtemps, le retable de l’Adoration des mages de la basilique San Nazaro Maggiore de Milan a été attribué à un artisan allemand. Après sa restauration à l’IRPA, le retable a été finalement identifié comme l’œuvre exceptionnelle d’une illustre dynastie de sculpteurs bruxellois : les Borman. Ce retable a été acquis à la fin du XVe siècle par un riche marchand milanais. Il a ensuite franchi les Alpes, illustrant ainsi la mobilité des œuvres d’art à travers l’Europe au Moyen Âge.0
Une dynastie de sculpteurs
La dynastie de sculpteurs à qui l’on attribue aujourd’hui le retable du XVe siècle, les Borman, s’est distinguée par sa maîtrise exceptionnelle de l’art de la sculpture. Son savoir-faire en matière de statues en ronde bosse (des sculptures en trois dimensions) a attiré l’attention des dirigeants de l’époque. La renommée des Borman s’est répandue bien au-delà des frontières des anciens Pays-Bas méridionaux et leurs retables ont été exportés dans toute l’Europe.
Un travail d’orfèvre
L’exposition de cette sculpture à KBR offre une occasion unique d’admirer cette représentation du roi mage Balthazar hors du retable. Le mage, qui occupe le premier plan de la scène, est entièrement sculpté en ronde bosse. Il tient délicatement entre ses doigts la coupe couverte qui contient la myrrhe offerte au nouveau-né. Il est également vêtu d’un somptueux pourpoint de draps de damas brochés d’or dont les bords sont ornés d’orfrois en relief. Les extrémités de son cimeterre richement décoré dépassent des longues manches évasées de sa tunique dorée. Ses chausses sont munies d’éperons. Balthazar est coiffé d’une couronne posée sur un élégant chapeau entouré d’un turban dont l’extrémité torsadée retombe dans son dos. Il porte des bijoux : une longue boucle d’oreille terminée par un gland et une large chaîne d’or autour des épaules.
Une sculpture et d’autres trésors à découvrir sans tarder
Les visiteurs pourront encore admirer quelques œuvres exceptionnelles, dont « Le roi Balthazar » au KBR museum avant sa fermeture temporaire. L’Épiphanie sera mise à l’honneur lors du dernier week-end d’ouverture du musée les 6 et 7 janvier. À l’occasion de cette fête et à ces dates, les manuscrits de la « Rijmbijbel », de l’Évangile d’Echternach et de la Généalogie de Pierre de Poitiers seront ouverts aux pages où figure une miniature qui illustre l’histoire biblique de l’origine de l’Épiphanie. Les visiteurs pourront également prendre part à une visite guidée avec la conservatrice Ann Kelders qui abordera, entre autres, les origines de cette fête.