James Ensor inspire…trois artistes pour des œuvres inédites

L’adoration des bergers, ou la réappropriation d’une gravure mystérieuse par Frédéric Coché

Frédéric Coché s’est replongé dans l’œuvre gravé d’Ensor pour se laisser inspirer par l’artiste. Il était déjà familier avec cette œuvre, puisqu’il a pu l’approcher et s’en inspirer lors d’une résidence à Bruxelles en 2000, organisée à l’époque par Fréon. Le résultat de cette approche se trouve dans son livre Hortus Sanitatis. Ne voulant pas se répéter, Frédéric met les gravures bruxelloises d’Ensor de côté et se tourne vers une gravure mystérieuse et à peine lisible, qui l’a fasciné : « L’adoration des bergers » (1887).

La nécessité de l’interpréter pour la voir et la comprendre à mis en marche ma propre machinerie à fabriquer des images. Une foule de solitaires (des bergers !), en pleine nature…viennent assister à la naissance… d’un condamné à mort. Un condensat d’oxymore, un univers se déplie.

– Frédéric Coché
Portrait dessiné de l'artiste Frédéric Coché

Si quelques auteurs ont composé des romans gravés au début du XXe siècle, peu s’y sont aventurés au début du XXIe. Frédéric Coché s’y est attaqué, en choisissant il y a plus de vingt ans l’eau-forte comme technique de prédilection. Graveur, peintre et dessinateur, Frédéric est diplômé de l’institut Saint-Luc de Bruxelles (arts graphiques, spécialisation bande dessinée) et de l’école nationale supérieure d’Art de Nancy. Il a enseigné la gravure à Genève et Biarritz. Il fait ses premiers pas dans la revue Frigobox avant de publier Hortus Sanitatis, début de son œuvre gravée.

Met de wind in mijn haar, ou une autre interprétation de la folie par Adriaan Marin

Adriaan Marin a choisi de réinterpréter la gravure « L’Ange exterminateur » (1889) d’Ensor. L’atmosphère folle dégagée par le personnage sur le cheval l’a inspiré pour travailler sur une autre façon d’exprimer la folie. Il a pris le cheval comme point de départ et a complété la gravure selon sa propre vision de la folie. Sa gravue est intitulée “Met de wind in mijn haar” (« Avec le vent dans mes cheveux »).

J’ai toujours pensé que la figure du cheval est un moyen très fort d’exprimer des émotions. De plus, la folie a une place importante dans l’œuvre d’Ensor, j’ai donc retravaillé le sujet en partant du cheval et en suivant mon idée

– Adriaan Marin
Portrait de l'artiste belge Adriaan Marin

Adriaan a découvert sa passion pour le dessin à l’âge de 16 ans, lorsqu’il remplissait sans retenue ses feuilles de devoirs et d’examens de dessins et de croquis. Après avoir obtenu un diplôme en techniques mécaniques, il a choisi d’étudier le graphisme, où il a finalement obtenu un Master en gravure en 2019. La gravure, la sensation de l’encre noire comme de la suie sur le papier d’une blancheur éclatante font battre son cœur plus vite. Mais il aime également beaucoup dessiner avec un simple stylo à bille. Adriaan a remporté le prix Frans Dille 2018-2019, organisé par le musée Plantin-Moretus à Anvers.

Spionkop, ou le célèbre motif des crânes revisité par Leen Van Hulst

La gravure de Leen Van Hulst est intitulée “Spionkop” (Tête d’espion). Pour l’exposition, l’artiste est partie d’un de ses thèmes de prédilection : les paysages. Elle s’est inspirée des crânes si reconnaissables dans l’œuvre d’Ensor pour transformer un paysage de station balnéaire en scène quasi apocalyptique. Pour sa gravure, Leen a utilisé pour la première fois une combinaison de vernis-mou.

Lors d’une promenade sur la plage de Wenduine, j’ai vu un beau ciel immense au-dessus des gratte-ciel de la digue. Le gratte-ciel est devenu brut et très sombre dans ma gravure, comme une accusation de sa laideur. Des crânes apparaissent dans le ciel, ce qui, bien sûr, me fait immédiatement penser à Ensor.

Leen Van Hulst

Leen Van Hulst a étudié la peinture et l’illustration à Anvers. Elle travaille à KBR depuis cinq ans au sein de la Chalcographie, la collection de formes imprimées du Cabinet des estampes. De par sa travail dans la Chalcographie, Leen a volontiers saisi cette opportunité pour réaliser elle-même une estampe. Cela lui permet de mettre en pratique certaines des possibilités infinies offertes par les techniques de l’eau-forte et de la gravure, et d’approfondir ainsi ses connaissances en la matière.

Ces œuvres en édition limitées chez vous ?

Pendant toute la durée de l’exposition, ces trois œuvres seront disponibles dans le shop de KBR, situé à la fin de l’exposition. Ces œuvres sont des éditions limitées, numérotée et signées, au prix de :

  • Frédéric Coché ; L’adoration Des Bergers’ à 270 euro / pièce
  • Adriaan Marin ; ‘Met de Wind in mijn haar’ à 240 euro / pièce
  • Leen Van Hulst ; ‘Spionkop’ à 290 euro / pièce