Estampe de l'artiste belge Albert Daenens intitulée "Towards life"

Des enregistrements sonores, des estampes et des billets libres de droit

Chaque année, en date du 1er janvier, les droits d’auteur s’appliquant à des milliers d’œuvres expirent et entrent dans le domaine public. Dès lors, ces œuvres peuvent être (ré)utilisées sans la moindre restriction. En Belgique, la durée du droit d’auteur est de 70 ans (après la mort de son auteur). En 2023, ce sont donc des œuvres d’auteurs décédés en 1952 qui sont entrées dans le domaine public.

Des archives sonores

Chaque année, l’équipe de numérisation de KBR sélectionne plusieurs œuvres qui entrent dans le domaine public et les rend accessibles sur Wikimédia ou Wikidata, vous offrant ainsi la possibilité de les intégrer, par exemple, dans un processus créatif.

Du côté des archives sonores, KBR a numérisé notamment des enregistrements de disques Columbia édités par Lodewijk Mortelmans et Alexander De Taye.

Il s’agit de disques noirs en gomme-laque (1890-1950), qui étaient jusqu’à peu uniquement présent dans notre catalogue sous forme de description. Aujourd’hui, les extraits sonores sont accessibles via wikimedia et ont aussi été ajoutées aux pages Wikipédia de Lodewijk Mortelmans et d’Alexander de Taye. Dans le cadre de la journée du domaine public 2024, KBR a également numérisé 25 partitions des deux compositeurs et celles-ci sont accessibles via notre catalogue.

KBR compte encore 4.000 heures de musique numérisée dans sa collection, représentatives de la vie lyrique et jazz belge de la première partie du XXe siècle, qui seront prochainement accessibles au grand public.

Zoom sur les œuvres d’Albert Daenens et d’Emile Vloors

Du côté des estampes et des monnaies et médailles, on retrouve Albert Daenens, avec ses affiches caractéristiques et Emile Vloors avec ses billets uniques.

Albert Daenens était un artiste belge né et mort à Bruxelles (1883 – 1952). Il était graphiste, peintre et scénographe. Hormis la mention de son nom dans l’exposition d’été du cercle artistique “Doe Stil Voort” à Bruxelles en 1917 et quelques témoignages oraux, nous savons peu de choses sur son œuvre. Ses gravures sur bois et linogravures des années 1920 témoignent d’un engagement politique et social clair. Il travaille sur les couvertures de la revue anarchiste « Haro ! » dont il est le rédacteur en chef. Influencé par le graveur et illustrateur belge et engagé Frans Masereel, il dénonce la bourgeoisie, le militarisme et la guerre. Entre 1920 et 1923, il expérimente des compositions abstraites dans lesquelles il tente d’exprimer ses émotions et de découvrir de nouveaux motifs élégants.

Emile Vloors, né et mort à Anvers (1871 – 1952), était peintre et sculpteur. Il a reçu plusieurs prix pour ses sculptures et a été directeur de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers de 1923 à 1936. Il est aussi connu pour être le concepteur des billets de 100 francs ou 20 belgas de 1933, de style art déco, avec au recto la personnification de l’abondance et les portraits en médaillon d’Albert Ier et d’Élisabeth. Le verso présente les figures allégoriques de la Meuse (Mosa sur le billet), de l’Escaut (Scaldis) et du canal Albert (un putto avec un poisson dans les bras) reliant les deux fleuves.

Des billets particuliers

Mais les billets de la collection Vloors conservés à KBR sont aussi fascinants pour une autre raison que leur apparence graphique. En effet, la majorité des billets de la collection Vloors sont déjà physiquement dotés d’un filigrane SPECIMEN. Les billets numérisés de la collection ne proviennent donc pas de la circulation, mais sont des exemplaires qui n’ont pas cours légal. Ces spécimens sont envoyés à toutes les banques nationales, aux grandes banques commerciales, aux bureaux de poste, aux bureaux de change frontaliers et à toute autre entreprise ou institution qui s’y intéresse, avant leur mise en circulation.

Avec le temps et lorsque le billet est à nouveau retiré de la circulation, ces spécimens perdent leur fonction. Certains sont détruits, d’autres sont renvoyés dans leur pays d’origine et d’autres encore se retrouvent sur le marché des collectionneurs. Les employés d’une banque peuvent très bien avoir fait sortir clandestinement ces spécimens de billets et les avoir vendus à des collectionneurs. C’est donc ainsi qu’ils entrent sur le marché, et non par le biais de la circulation.

Prochaine journée du domaine public en 2024

Décédés en 1953, Jean de Bosschère (écrivain et artiste peintre) et Joseph Jongen (compositeur et organiste) feront désormais partie du domaine public en 2024. KBR prévoit également de numériser et de rendre accessible les œuvres d’autres personnalités belges décédées en 1953 :

  • Jean Delville (un ensemble petit mais important, déjà numérisé en grande partie)
  • Jean Brusselmans (un peintre d’avant-garde important avec plus de 125 dessins)
  • Elisabeth Wesmael (une artiste parmi une majorité d’hommes avec 8 estampes et plus orientées vers la poésie)

La journée du domaine public pour l’année 2023 se tiendra le 7 mars 2024 à KBR.

Accès aux collections Opac

Les œuvres de plusieurs artistes et personnalités belges tombées dans le domaine public en 2023 sont à retrouver dans notre catalogue Opac via les liens ci-dessous :

Accès aux collections Wikimedia

KBR vous propose également un accès aux fiches Wikimedia des personnalités belges suivantes, dont les oeuvres sont entrées dans le domaine public en 2023 :